La couleur est la perception visuelle de l'aspect d'une surface ou d'une lumière, basée, sans lui être
rigoureusement liée, sur la répartition spectrale de la lumière, qui stimule des cellules nerveuses spécialisées
situées sur la rétine nommées cônes. Le système nerveux transmet et traite l'influx jusqu'au cortex visuel.
La couleur peut se décrire dans
• une approche artistique,
qui recherche des indications capables de guider les praticiens dans leur perception de la couleur et de l'emploi
des pigments pour reproduire ou évoquer la sensation de couleur ;
• dans une approche chimique,
qui étudie les colorants ;
• dans une approche physique,
par l'analyse spectrale ;
• dans une approche physiologique,
qui relie la perception au système visuel ;
• dans une approche psychophysique,
débouchant sur la colorimétrie et sur la décomposition en composantes permettant une synthèse des couleurs.
• La philosophie tente, depuis l'Antiquité grecque, de relier les notions de la couleur.
Les associations mentales des couleurs leur donnent une symbolique, qui peut varier quelque peu selon
les cultures et les individus.
LES COULEURS
Dictionnaire des couleurs
Ces expériences se fondent sur les résultats obtenus par le mélange des pigments.
Il est entendu qu'on part d'un support blanc.
• Valeur
On distingue d'abord les valeurs, c'est-à-dire la luminosité, entre blanc et noir.
Bien que les valeurs se distinguent des couleurs proprement dites, l'estimation des valeurs d'un sujet représenté
est la première tâche de la représentation en couleurs, par opposition au dessin, préoccupé surtout des contours.
La méthode traditionnelle pour évaluer la valeur consiste à cligner des yeux, pour s'approcher de la vision nocturne,
qui ne perçoit pas les couleurs.
• Vivacité
La vivacité d'une couleur est le degré de ce qui la différencie d'un gris. Une couleur vive se distingue nettement
d'une autre de même valeur, au contraire d'une couleur terne ou pâle.
• Ton
Le ton ou tonalité désigne la couleur qu'on voit, alors que la couleur peut aussi désigner la peinture qui sert à
la créer. Les tons se regroupent en champs chromatiques qui se reflètent dans le langage.
• Nuance
Les nuances d'une couleur sont les petites différences entre des tons de même désignation.
On peut dire que le bleu outremer est une nuance de bleu, tandis que l'outremer véritable et le bleu Guimet,
légèrement plus violacé, sont des nuances d'outremer.
• Teintes élémentaires
Beaucoup de tons se rattachent à la fois à plusieurs champs chromatiques. Il y a des jaunes rougeâtres et des bleus
tirant sur le vert. Mais il n'y a pas de jaune tirant sur le bleu, ni de rouge tirant sur le vert ;
aussi Ewald Hering appelle-t-il le jaune opposé au bleu, et le vert opposé au rouge, cf teintes élémentaires.
• Couleurs primaires
Lorsqu'on mélange deux pigments, on obtient une troisième couleur, qui peut être celle d'un autre pigment.
Les couleurs qui ne peuvent s'obtenir par mélange sont dites primaires.
Avec les pigments modernes, une gamme de couleurs suffisante dans la plupart des cas peut s'obtenir
avec trois couleurs dites primaires, un jaune (primaire), un bleu (de ceruléum) et un rouge (magenta).
• Couleurs complémentaires
Lorsqu'on mélange deux pigments, le ton qui en résulte peut sembler entièrement dépourvu de couleur,
d'un gris généralement sombre. Quand c'est le cas, on dit que les couleurs sont complémentaires.
• Cycle des couleurs
En mélangeant les pigments, on peut passer insensiblement d'un ton vif à un autre, en parcourant un cycle qui passe
par toutes les couleurs primaires. Du rouge au jaune, on parcourt les orangés, puis ajoutant du bleu au jaune,
on reconstitue une série de verts. Enfin, ajoutant au bleu du rouge, on obtient la série des pourpres.
On dispose en général ces tons sur un disque, de sorte que les couleurs complémentaires se trouvent opposées
sur un même diamètre. Les tons obtenus par mélange se trouvent sur la ligne reliant leur composantes ;
de la sorte, les tons ternes se trouvent à l'intérieur, et le noir est au centre.
Le cercle chromatique organise les couleurs vives par proximité.
• Tons purs
Les tons purs sont ceux de la périphérie du disque chromatique.
• Tons chauds et froids
Dans le disque chromatique, les tons proches du pôle orangé sont dits chauds et ceux proches du pôle bleu sont dits
froids. Les tons situés à mi-chemin, gris, pourpres et verts, n'ont pas de « chaleur » en eux-mêmes ;
mais on peut dire de n'importe quel couple de tons que l'un est plus chaud que l'autre.
On « réchauffe » et on « refroidit » des tons en y ajoutant une couleur proche qui les rapproche des pôles orange
et bleu.
• Tons dégradés
Un ton dégradé est une couleur à laquelle a été rajouté du blanc. Un ton dégradé est plus lumineux que le ton pur,
mais perd de sa vivacité.
• Tons rabattus
Un ton rabattu est une couleur à laquelle a été rajouté du noir. C'est donc une couleur plus foncée.
Pour les orangés, jaunes et vert-jaunâtres, rabattre un ton change la perception de sa couleur.
Du point de vue colorimétrique, un orange est très proche d'un ton chocolat, et pourtant,
nul ne dirait que c'est la même couleur.
• Tons rompus
Un ton rompu est une couleur à laquelle a été rajouté une proportion de sa couleur complémentaire.
L'usage de la complémentaire, plutôt que du noir, pour assombrir une couleur, n'aurait pas d'intérêt spécial,
si en décalant légèrement le choix de la complémentaire, il ne permettait pas de donner une teinte aux ombres,
correspondant effectivement à ce qu'on cherche à représenter, où, la plupart du temps, les parties qui ne sont
pas directement atteintes par la lumière sont éclairées par des reflets légèrement colorés.
Autrement dit, on définit la complémentaire en tenant compte de ce que le blanc n'est pas le même pour les ombres
et pour la lumière principale.
Art de la couleur
Introduction
Le peintre Johannes Itten enseignait à l'école Bauhaus (école d'architecture et d'arts appliqués,
fondée en 1919, à Weimar). En 1961, il publia son livre intitulé " Kunst der Farbe " (art de la couleur).
Dans ce livre, il présenta un choix des notions courantes de son temps au sujet de la théorie des couleurs.
Il s'orienta avant tout à ce que Newton, Goethe, Runge et Hoelzel avaient écrit et pensé.
C'est certainement dû au fait qu'aucune autre source de publication utile, pouvant servir à l'enseignement,
ne fut disponible, que ce livre fut traduit en beaucoup de langues étrangères et connut une diffusion mondiale.
Depuis, plus d'un tiers de siècle s'est écoulé.
Malheureusement, ce livre sert toujours à l'enseignement à la plupart des écoles supérieures,
écoles spécialisées, écoles professionnelles et enseignement général.
Si ce que Itten répertoria, représenta les notions de son temps, il s'agissait avant tout de concepts d'artistes,
relevant de l'intuition.
Tous ceux qui ont effectué des exercices pratiques en suivant les indications d'Itten au sujet
du mélange d'un cercle de couleurs, en utilisant ses 3 couleurs de base, ont dû se rendre compte que cela ne
fonctionne pas. Créer un violet pur ou un vert pur au moyen de deux de ses " couleurs de base ",
s'avère impossible.
Autant impossible que de vouloir créer du noir en mélangeant ces trois couleurs.
A l'heure actuelle, les déclarations d'Itten sont dépassées.
A ce jour, nous disposons de connaissances prouvées.
La théorie des couleurs fait partie des sciences naturelles.
Cercle chromatique
Sa théorie se fonde sur le cercle chromatique
Douze couleurs
Ce cercle se compose de douze couleurs pures, avec au centre un cercle de trois couleurs primaires :
jaune, rouge et bleu.
Le deuxième cercle composé de couleurs secondaires est constitué de mélanges de deux couleurs primaires.
Le jaune et le rouge donnent par exemple l’orange,
le jaune et le bleu crée le vert
et le bleu et rouge le violet.
Couleurs primaires, secondaires et tertiaires.
Le cercle extérieur est constitué des couleurs primaires, secondaires et tertiaires.
Ces dernières résultent du mélange d’une couleur primaire avec une couleur secondaire.
Le cercle chromatique se compose, d’une part, de couleurs chaudes (rouge, jaune, orange)
et, d’autre part, de couleurs froides, à partir du bleu et du violet.
Caractère
Chaque couleur apparaissant sur ce cercle chromatique a un caractère propre.
Nous vous donnons un aperçu des principales couleurs de base avec aussi des couleurs comme le blanc et le noir,
le gris, le brun et le doré.
• Bleu : la couleur apaisante par excellence. Quand on parle du bleu, on pense de suite au ciel et à la mer...
deux éléments naturels qui font partie de notre quotidien. Cela est peut-être l'une des causes
pour que le bleu soit la couleur préférée. Même si on n'adore pas le bleu,
il est difficile de détester cette couleur universelle.
• Rouge : cette couleur intense est une couleur chaude. Quand on parle du rouge,
un sentiment nous vient de suite à la tête : « la passion ». En effet le rouge nous fait penser
au coeur de l'amour, au sang, à la rose rouge... autant de symboles qui résume la passion.
On peut réellement dire que le rouge est la couleur primaire des passionnés !
• Violet : couleur tertiaire empreinte de spiritualité et d’intellectualisme.
Le violet est la couleur de la royauté, historiquement car c'était une teinture rare et coûteuse.
Un savoureux mélange entre le bleu et le rouge, deux couleurs primaires très complémentaires.
Il va de soi donc que le violet apporte un côté distingué naturel, avec une touche féminine, mais très légère.
• Jaune : stimulant, chaud, doux et donc, la couleur idéale pour ajouter de la lumière.
Le jaune a un effet réfléchissant et renforce la luminosité. Le jaune est surement la couleur primaire
la moins appréciée : associé au petit poussin, le jaune signifie fraîcheur, dynamisme et douceur,
mais il y a des expressions qu'on a du mal à enlever de notre tête, le « jaune cocu »
donne à cette couleur une image moins agréable…
• Orange : cette couleur est étroitement liée au jaune et renforce également la luminosité.
Un peu de rouge et un peu de jaune et vous obtenez de l'orange. Une couleur dynamique qui interpelle,
situé dans les feux tricolores entre le vert et le rouge, la couleur orange est une couleur bienveillante
qui est la pour vous avertir et non pour vous sanctionner.
• Blanc : Le blanc, c’est la pureté de la mariée, de la feuille blanche… Cette pureté si pure ne demande
qu’à être associée à une autre couleur. En effet impossible de faire par exemple un logo blanc, sachant
que la plupart des supports sont blancs. Vous devez l’associer à une ou plusieurs couleurs pour
le mettre en valeur.
• Brun : Attention, on parle de marron pas de beige… ce dernier a encore une autre signification.
Le marron, c’est le bois, le cuir et le chocolat !!! On peut donc dire que le marron est noble,
il amène une certaine sérénité, des valeurs connues et reconnues depuis très longtemps...
• Vert : comme le bleu, une couleur de calme et de sérénité. Elle donne force et énergie.
Les teintes de vert clair apportent une touche vivante. Le vert est la couleur qui représente le mieux la nature...
À l'évocation de la couleur verte, on imagine immédiatement les grandes prairies vertes, les arbres remplis
de feuilles ou même tout simplement la pelouse du jardin ! De l'association du bleu et du jaune,
le vert est une couleur secondaire.
• Rose : le rose peut être un composant calme et de merveilleux. Rose, la couleur des filles !
(même si c’est devenu sexiste de le dire…) Même si le temps et les générations évoluent,
le rose reste associé aux petites filles ; qui n’a jamais entendu la fameuse expression…
« Bleu pour les garçons et rose pour les filles ! » et cela reste la couleur du féminin.
Mais le rose peut avoir d’autres significations, notamment quand il est moins saturé, plus pâle
comme la douceur, la fraicheur, qui sont encore des attributs féminins...
• Noir : cette couleur absorbe la lumière et doit être associée à d’autres couleurs pour
les mettre en évidence. Si vous utilisez uniquement le noir, vous créez une ambiance morose et pessimiste.
Le noir s’associe très bien avec toutes les autres couleurs. Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir !
Non, non je vous rassure le noir n’est pas seulement synonyme de la noirceur de l'âme de chacun d’entre nous.
Le noir représente aussi un côté classe, intemporel. Le noir en sculpture c'est la lumière à contrario d'une
sculpture blanche, qui travaille l'ombre...
• Gris : Un peu de noir, un peu de blanc… et hop, on a du gris ! Le gris est une couleur neutre,
qui est surtout utilisée pour mettre en valeur une ou plusieurs autres couleurs.
Attention toutefois, le gris peut avoir une signification qui parfois varie,
si ce dernier est un gris foncé ou un gris clair…
• Doré : Le doré ou l’or portent bien leur nom, ils nous font penser automatiquement
au métal précieux qu’est l’or synonyme de richesse, valeur, leader (médaille d’or).
Elle est souvent utiliser pour signifier le divin dans des représentations sacrées.
Attention toutefois comment vous utilisez la couleur dorée, elle peut vite devenir jaune et ne plus posséder
la même signification à moins d'utiliser les feuilles d'or.
Les contrastes
Itten défini sept contrastes de couleurs. Par contraste il entendait sept façons d'accorder les couleurs
ou de jouer sur elles. Ces contrastes sont :
le contraste de couleur en soi ;
le contraste de clair-obscur ;
le contraste de chaud-froid ;
le contraste des complémentaires ;
le contraste de qualité ;
le contraste de quantité ;
le contraste simultané.
Voici donc :
• Contraste de couleur en soi
Le contraste de couleur en soi est le contraste le plus simple :
prenez les couleurs comme elles viennent. C'est la boite de crayons de couleurs, le sachet de bonbons.
Les couleurs se bousculent, s'entrechoquent, se juxtaposent et créent d'heureux rapports, ou pas.
• Le contraste de clair-obscur
Le contraste clair-obscur consiste à moduler les couleurs en jouant sur leur luminosité.
Le contraste maximum que l'on peut obtenir est bien sûr le noir & blanc parfait.
En photographie, le plein soleil d'été contraste fortement, alors qu'un ciel couvert fait ressortir
une gamme de nuances plus riche.
• Le contraste de chaud-froid
Le contraste chaud-froid est l'un de mes préférés. Autant je ne l'apprécie guère dans mon assiette,
autant mes yeux s'en régalent lorsque ce contraste est délicat.
C'est un contraste qui renvoie aux sensations tactiles, physiques, gustatives.
Vous le connaissez déjà. C'est la représentation du danger, de l'interdiction, face à l'autorisation,
la sécurité (feu tricolore, eau chaude-froide, sens interdit, etc.)
• Le contraste des complémentaires
Si vous avez le cercle chromatique en tête, le contraste des complémentai- res est on ne peut plus simple à réaliser.
Prenez une teinte, regardez son opposée diamétralement sur le cercle, vous avez sa complémentaire.
Simplicité, robustesse. En fait c'est le contraste du manque. le vert c'est bleu + jaune et il veut du rouge
qu'on peut lui adjoindre par contraste.
• Le contraste de qualité
Le contraste de qualité consiste à altérer une couleur en lui ajoutant une pointe (plus ou moins forte)
de noir, de blanc, ou de sa complémentaire (ou des trois, et là on s'amuse !).
• Le contraste de quantité
Le contraste de quantité est assez amusant et dynamique. C'est celui du poids des couleurs sur une balançoire :
combien de jaune faut-il mettre face à ce mauve-rouge pour trouver l'équilibre ou le tonus
entre les deux teintes ? A vous d'en juger.
• Le contraste simultané
Le contraste simultané est probablement mon préféré. Il crée un dynamisme électrique aux accords et
peut même aller jusqu'à faire mal au yeux.
Avez-vous déjà remarqué qu’un orange placé aux côtés d’un bleu devient bien plus lumineux et
qu’il en va de même pour un rouge placé tout contre un vert ou un jaune juxtaposé avec un violet ?
Van Gogh est lui aussi un fervent adepte de la théorie du contraste simultané des couleurs comme
le montre très clairement l’opposition jaune-violet qu’il utilise dans ce tableau intitulé Terrasse du café,
le soir (1888, Otterlo, Musée Kröller-Müller).